Les incendies détruisent désormais deux fois plus de couverture forestière dans le monde qu’au début du siècle, en grande majorité au sein de la forêt boréale, “probablement” en raison du changement climatique, selon une étude révélée mercredi.
Par rapport à 2001, les feux de forêt ravagent désormais chaque année environ 3 millions d’hectares de plus, soit une superficie équivalente à celle de la Belgique, selon des données satellitaires compilées par le Global Forest Watch (GFW), le World Resources Institute (WRI) et l’université du Maryland.
70% des surfaces dévorées par les flammes en 20 ans concernent les forêts boréales, qui recouvrent une grande partie de la Russie, du Canada et de l’Alaska, et qui constituent parmi les plus grands puits de carbone de la planète.
En Russie, ce sont 53 millions d’hectares qui ont brûlé depuis 2001, soit quasiment la superficie de la France.
Les feux, selon l’étude, représentent plus d’un quart de la perte totale du couvert forestier depuis le début du siècle, le reste étant causé par la déforestation ou d’autres causes naturelles (tempêtes et inondations).
Au final, la perte de couverture forestière due aux incendies augmente d’environ 4% par an, soit 230.000 hectares supplémentaires. Et environ la moitié de cette augmentation est due aux incendies plus importants dans les forêts boréales, “probablement le résultat du réchauffement des températures dans les régions septentrionales”, notent les chercheurs.
Selon eux, le changement climatique est “probablement un facteur majeur” de ces augmentations, les vagues de chaleur extrêmes, qui rendent les forêts arides, étant désormais cinq fois plus probables aujourd’hui qu’il y a un siècle et demi.
Plus proches de nous, le brésil quant à lui a vu ses indendies forestiers augmenter de 8% comparativement à l’année dernière au 1er août. Les mois les plus dévastateurs en termes de feux de forêt en Amazonie sont habituellement août et septembre. Néanmoins, c’est à cette période qu’il fait plus sec, qu’il y a moins de pluie et que par conséquent les forêts sont plus vulnérables.
La destruction de la forêt par ces incendies, aggravés par la sécheresse et les fortes chaleurs, entraînent des émissions massives de gaz à effet de serre, ce qui aggrave encore le changement climatique par le mécanisme d’une “boucle de rétroaction incendie-climat”, ajoutent-ils.Cette dynamique, avertit l’étude, pourrait à terme faire perdre aux forêts boréales leur statut de puits de carbone.
Les chercheurs appellent les gouvernements à améliorer la résilience des forêts en mettant fin à la déforestation et en limitant certaines pratiques locales de gestion forestière, notamment le brûlage contrôlé, très à risque pendant les périodes de sécheresse. “Les forêts sont l’un des meilleurs moyens de défense dont nous disposons contre le changement climatique”, a souligné M. McCarthy.
Des arbres brûlés lors d’un violent incendie l’année précédente près de Fort McMurray, en Alberta, au Canada, en avril 2017
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– Robyn Beck (AFP/Archives)
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