Devant un public compos? de professionnels et d’?tudiants au Centre Carl E. Peters du dioc?se de J?r?mie, l’?conomiste et professeur de l’universit? a pr?sent? une typologie des banques en faisant le distingo entre les banques commerciales, les banques d’investissement et les banques de d?veloppement.
Selon les chiffres avanc?s par l’?conomiste Joseph Harold Pierre, le syst?me bancaire dispose de tr?s peu de capacit?s pour octroyer des pr?ts. Surtout, ce dernier poss?de des actifs autour de 550 milliards de gourdes en mars 2022, ?quivalant ? 5.3 milliards de dollars au taux de 104 gourdes pour un dollar (taux de r?f?rence de la BRH en mars 2022) domin?s par trois banques (Unibank ? 35%, Sogebank ? 26% et BNC ? 20%). Toutes les autres banques ont des taux de participation de moins de 10%, a ajout? l’?conomiste Joseph Harold Pierre.
“Les pr?ts bruts sont de 145 milliards de gourdes (soit 1.4 milliards de dollars en mars) contre 446 milliards de gourdes de d?p?ts. Les taux des r?serves obligatoires des banques commerciales pour les pr?ts en gourdes et en dollars sont respectivement de 40% et 53%”, a not?, plus loin, l’?conomiste Pierre, signalant au passage qu’une banque commerciale ne peut pr?ter que 60% des d?p?ts re?us en gourdes.
“La BRH a d? prendre ces mesures en vue de la stabilisation des taux d’int?r?t et de la d?pr?ciation de la gourde et surtout pour se pr?munir contre toute potentielle faillite bancaire, vu la gravit? de la situation du pays en g?n?ral et de l’?conomie en particulier”, a-t-il expliqu?.
Joseph Harold Pierre dit regretter que dans le syst?me financier, tout se fait ? travers des liens amicaux ou familiaux. “Selon une ?tude de la Banque mondiale de 2020, 87% des entreprises se situant ? Port-au-Prince n’ont pas d’acc?s au cr?dit ou n’obtiennent pas le montant n?cessaire”, a-t-il rapport?. D’apr?s lui, ces donn?es montrent tr?s clairement la n?cessit? de diversifier et d’approfondir le march? financier haitien par la cr?ation d’une banque de d?veloppement pour supporter des secteurs porteurs de croissance et le soutien ? tout embryon de banque d’investissement.
L’?conomiste Pierre a rappel? que le financement ? travers des banques d’investissement se fait g?n?ralement ? long terme et ? un taux d’int?r?t plus bas. En ce qui concerne les banques de d?veloppement, M. Pierre a avanc? que celles-ci sont ?tablies par les gouvernements avec un mandat sp?cifique pour d?velopper et promouvoir les secteurs cl?s et strat?giques pour le d?veloppement socio-?conomique d’un pays.
“L’avantage des banques de d?veloppement est que son objectif principal n’est pas le profit mais la croissance et la stabilit? ?conomique”, a indiqu? l’?conomiste soulignant que les banques de d?veloppement octroient des pr?ts ? des taux tr?s faibles et sur le long terme. Leur r?ussite, a-t-il pr?cis?, exige une culture institutionnelle solide, car elles sont fort souvent d?ficientes et n’atteignent pas les r?sultats escompt?s.
“Il existe une soci?t? de promotion des investissements relativement nouvelle qui pourrait ?tre consid?r?e comme une banque d’investissement et trois soci?t?s financi?res de d?veloppement. Il existe 57 caisses populaires, lesquelles r?pondent davantage ? une logique de caisse populaire que d’autres institutions financi?res”, a nuanc? par ailleurs l’?conomiste Joseph Harold Pierre.
D’apr?s l’?conomiste Pierre, les banques d’investissement aident les entreprises ? lever des capitaux sur les march?s financiers. Si une entreprise veut s’introduire en bourse ou vendre des dettes ? des investisseurs, elle fait souvent appel ? une banque d’investissement, a-t-il retenu. Ce type de banque peut ?galement conseiller les entreprises en mati?re de fusions et d’acquisitions, a mentionn? l’?conomiste Pierre.
L’?conomiste Joseph Harold Pierre n’a pas manqu? l’occasion de pr?senter la menace qui plane sur Ha?ti afin que le pays figurebsur la liste noire du Groupe d’action financi?re (GAFI), classement qui se traduirait par l’?limination de toute transaction financi?re avec le pays.
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